Patrick Pouyanné est le président-directeur général de TotalEnergies, le quatrième groupe pétrolier et gazier mondial, depuis octobre 2014. Il a succédé à Christophe de Margerie, décédé dans un accident d’avion en Russie. Depuis son arrivée à la tête de l’entreprise, il a dû faire face à plusieurs défis : la chute des prix du pétrole, la transition énergétique, la crise sanitaire et sociale, et la transformation du groupe en un acteur majeur des énergies renouvelables.

Un parcours très diversifié, marqué par de nombreux succès

Patrick Pouyanné est né le 24 juin 1963 au Petit-Quevilly, en Seine-Maritime. Il passe une partie de sa jeunesse à Bayonne, où son père est directeur régional des douanes. Après des études secondaires à Saint-Jean-de-Luz et des classes préparatoires au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux, il intègre l’École polytechnique en 1983, où il obtient le diplôme d’ingénieur en 1986. Il poursuit sa formation à l’École nationale supérieure des mines de Paris, dont il sort en 1989.

Il commence sa carrière dans la fonction publique, comme directeur adjoint de la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement du Nord-Pas-de-Calais, puis comme adjoint au chef du service des mines au ministère de l’Industrie. En 1993, il rejoint le cabinet d’Édouard Balladur, alors Premier ministre, comme conseiller technique pour l’environnement et l’industrie. Il suit ensuite François Fillon au ministère des Technologies de l’information et de la Poste, dont il devient directeur de cabinet.

Voici une vidéo présentant ce PDG :

En 1997, il quitte la sphère politique pour rejoindre le secteur privé et le groupe Elf Aquitaine, où il occupe différents postes dans la branche exploration-production, en Angola, au Qatar et en France. En 2000, après la fusion avec Total, il devient directeur de la stratégie du groupe. Il est ensuite nommé directeur général de la chimie en 2006, puis directeur général raffinage-chimie en 2012.

Un leader visionnaire et ambitieux

En octobre 2014, Patrick Pouyanné accède à la direction générale de Total, après le décès brutal de Christophe de Margerie. Il devient également président du conseil d’administration en décembre 2015. Il hérite d’un groupe fragilisé par la chute des cours du pétrole et par une image ternie par les scandales judiciaires et les critiques environnementales.

Il décide alors d’engager une profonde transformation du groupe, en réduisant les coûts, en cédant des actifs non stratégiques, en renforçant la sécurité et en diversifiant les sources d’énergie. Il lance notamment un plan d’investissement massif dans les énergies renouvelables, avec l’acquisition de plusieurs sociétés comme SunPower, Saft ou Eren Renewable Energy. Il développe également les activités dans le gaz naturel liquéfié (GNL), le biocarburant ou l’hydrogène.

En mai 2020, il annonce le changement de nom du groupe, qui devient TotalEnergies, pour refléter sa volonté de devenir un acteur majeur de la transition énergétique. Il affiche l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % du mix énergétique du groupe à cette date.

Un homme engagé dans divers projets

Patrick Pouyanné est reconnu pour son dynamisme, son charisme et son franc-parler. Il n’hésite pas à exprimer ses opinions sur les sujets qui lui tiennent à cœur, comme l’éducation, l’innovation ou le rôle de l’entreprise dans la société. Il est également impliqué dans plusieurs causes philanthropiques ou culturelles, comme la Fondation Total, le Musée du Louvre ou l’Institut du monde arabe.

Mais il est aussi critiqué pour son style de management autoritaire, son salaire jugé excessif ou son attitude ambiguë vis-à-vis de l’environnement. Il doit faire face à la contestation de certains actionnaires, de syndicats ou d’ONG, qui lui reprochent de ne pas aller assez vite ou assez loin dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou dans le respect des droits humains.

Patrick Pouyanné est un patron hors norme, qui a su redresser et réinventer TotalEnergies en quelques années. Il incarne la vision et l’ambition d’un groupe qui se veut à la fois leader mondial de l’énergie et acteur responsable de la transition énergétique.