Marc-Arthur Kohn, condamné à réussir !

Marc-Arthur Kohn naquit le 24 mai 1946 à Paris, d’un père anversois et issu d’une grande famille de banquiers, et d’une mère née à Turin en Italie. Cette dernière s’étant spécialisée dans le domaine de l’art, l’initie dès sa plus tendre enfance à cet univers, où il s’est au fil des ans forgé une réputation, au point d’en devenir l’une des figures emblématiques.

Des premiers pas à l’école du Louvre

Marc-Arthur Kohn a fait ses études secondaires au lycée Jean-Baptiste Say dans le XVIème à Paris. C’est après cela qu’il rejoint la prestigieuse école du Louvre, reconnue depuis 1882 pour la qualité de sa formation, notamment dans les domaines de la conservation de musée, de l’histoire de l’art et des professions du patrimoine. A ses débuts, le jeune et prometteur Marc-Arthur commença ses études par la muséologie ; c’était entre 1964 et 1967. Sous la supervision de Michel Laclotte et de Maurice Serullaz, respectivement ancien directeur du musée de Louvre, et ancien inspecteur général des musées, et tous deux spécialistes de la peinture italienne et des œuvres de Delacroix, il commence la rédaction d’un mémoire entre 1968 et 1973.

Conscientes de son talent, les deux figures de la muséologie qui le voyaient devenir conservateur en art moderne n’ont pas manqué de lui apporter leur soutien, notamment pendant le temps de son travail sur les peintres lyonnais du XIXème siècle. Nonobstant cela, le jour de sa soutenance, il fit une déclaration déconcertante, affirmant que la rédaction de cette thèse s’inspire d’idées fausses. De fait, c’est à quelque temps de finir sa thèse, qu’il se rend compte que les descriptions de dessins dont il s’est inspiré sont erronées. Ces dernières ne mentionnent pas en effet le type de mine utilisé et ont un caractère quelque eu superflu.

Ses déclarations ont inspiré la réécriture de tous les catalogues, ce qui depuis lors est devenu un moyen fiable pour prévenir la diffusion des copies et l’imitation des œuvres d’art. Il devint alors major de sa promotion et obtint la mention très bien.

Un petit tour dans l’armée

Le service militaire étant obligatoire à l’époque (jusqu’à sa suppression en 1996), Marc-Arthur Kohn dût mettre une pause à ses études pour une courte expérience dans l’armée. De fait, à la suite d’un différend entre André Malraux et Edgar Faure, ce dernier décida de supprimer le sursis des étudiants en histoire de l’art – dispute que Marc-Arthur Kohn n’a pas manqué d’entendre étant le voisin du ministre de la Culture de De Gaulle…

En fin 1967, une préparation militaire supérieure, dont il gagnait deux fois le record de France du parcours du combattant, s’imposa à lui. Impressionné par ses performances, le Général Commandant du Port de Vincennes lui proposa d’encadrer des cours relatifs à l’armement lors de la période du Magdalénien.

André Malraux

Ce même Général l’incite à travailler dans le domaine de la coopération. Mais au regard du délai des 4 ans qu’il lui aurait fallu pour préparer son dossier, Marc-Arthur y renonce. C’est alors que le Louvre et le Ministère des Affaires Etrangères lui proposaient de diriger la Chaire d’Histoire de l’art de l’Université de Beyrouth, une expérience à laquelle il renonce également à cause de la guerre des six jours. Etant impossible pour lui de retourner dans l’armée, et sans poste, il apporte son expérience aux services des Affaires étrangères. Sur initiative de l’empereur Haïlé Sélassié 1er, qui avait pour projet de faire de la capitale de l’Ethiopie la Genève de l’Afrique, Marc-Arthur s’envola pour l’Ethiopie pour y enseigner le français. Pris de paludisme, il sera rapatrié mi-juin 1968 au Val-de-Grâce en France, pour se faire soigner. A la faveur d’une dérogation du Louvre, il réussit ses examens malgré son état de santé.

Une vocation au métier de commissaire-priseur tardivement découverte

Pendant qu’il travaillait sur sa thèse, il reçut une proposition de collaboration d’une commissaire-priseur. Au départ sceptique, il donna finalement suite à cette proposition. Contre toute attente, il se découvre une nouvelle passion vis-à-vis de ce métier et y entame une longue carrière à Lyon. D’abord clerc, il sera par la suite instruit par la chancellerie d’administrer temporairement une étude de Bourg-en-Bresse, tombée aux oubliettes après que ses propriétaires aient été reconnus coupables de nombreux faits illégaux. Nommé administrateur provisoire de l’étude du commissaire-priseur de l’Ain, il remportera deux en plus tard en 1974 le concours national qui fit de lui le titulaire d’un titre définitif d’administrateur.

Une compétence incontestée sur le marché de l’art


Entre-temps revenu à Paris, et après avoir vendu son étude de Bourg-en Bresse pour en acquérir une autre aussi moribonde à Paris, Marc-Arthur Kohn est devenu commissaire-priseur et opérateur de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques à Paris, où il poursuit depuis son activité. A cette époque, il venait de faire 42 ans de carrière en tant que commissaire-priseur. La biennale de Venise, les salons de Maastricht et de Bâle et la participation à de nombreux évènements de prestige sont à inscrire à son parcours. Divonne-les-Bains, en Suisse, fait partie des nombreux endroits où il a vendu des tableaux.


La ronde des fillettes de Pablo Picasso, de multiples vues de Collioure, des peintures de Maurice Utrillo et des mobiliers de grandes valeurs signés Bernard Van Riesen Burgh font partie des œuvres les plus prestigieuses dont la vente a été assurée par les soins et l’expérience de Kohn. Ces succès de vente lui ont valu une collaboration avec les musées de Cluny et de Versailles. Il intégra par la suite un comité d’expertise des œuvres d’Utrillo non-référencées, lequel comité était composé de cinq membres. L’aura de ce comité a permis à Marc-Arthur Kohn de travailler avec des amateurs d’art de partout dans le monde. Passionné d’art, il avait cependant un fort penchant pour le style Boulle, la tendance impressionniste, ainsi que les œuvres du Caravage et de Picasso. Malgré sa grande carrière, il nourrit le regret de n’avoir pas intégré l’Ecole des Chartes.

Evolution du métier de commissaire-priseur, œuvres bibliographiques, et figures inspirantes

Le métier de commissaire-priseur a considérablement évolué au fils des ans et Kohn a dû se tourner vers l’art contemporain des années 1950-2000. Pendant ce temps, la France a perdu sa réputation en matière d’art au profit de l’Angleterre et des USA, et le métier de commissaire-priseur a connu de profondes mutations.

A l’actif de Marc-Arthur Kohn, on peut évoquer la rédaction d’une centaine de catalogues, classés parmi les plus beaux d’Europe. L’histoire naturelle, l’art amérindien, l’archéologie méditerranéenne, la maison Borghèse, les arts islamiques et les sculptures médiévales sont les principaux sujets abordés dans lesdits catalogues. Il publie aussi des catalogues sur les maisons et est co-auteur du « Catalogue raisonné de Maurice Utrillo ».

Tout au long de sa carrière, Marc-Arthur Kohn s’est inspiré d’Etienne Ader, qui a une réputation légendaire dans le milieu de l’art français et européen, de Boris Reims et de François Curiel.

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