Peut-on mentir sur son CV ?

“Devrais-je mentionner cette mission que je n’ai pas faite ? Indiquer que j’ai fait un contrat plus long que la réalité ?” etc.
Il y a tellement de concurrence, ce poste vous intéresse tant, qu’il est parfois tentant de se laisser aller à quelques altérations de la réalité. Mais jusqu’où peut-on mentir sur son CV ?

Dans l’émission, On n’est plus des pigeons (ONPDG) diffusé pendant quelques années sur France 4 , une journaliste a tenté l’expérience. Elle a volontairement trafiqué ses CV pour postuler à différents postes… Les résultats sont parfois effarants, puisqu’elle réussit par exemple à se faire embaucher dans une agence immobilière !

 

Mentir sur son CV est quelque chose de courant

Mais ne pas mentir

Enjoliver son CV peut être recommandé

Comme rappelé dans cette émission, il est assez courant que les candidats mentent sur leur CV. Il est même plutôt conseillé “d’orienter” la vérité, pour que ce soit plus agréable pour le recruteur (à condition que rien ne soit inventé).  Selon une étude du cabinet Florian Mantione Institute, 75% des candidats mentent sur leur CV. Les mensonges concernent principalement les compétences, les responsabilités ou encore la durée effective des postes occupés…

Toutefois, certains candidats n’hésitent pas à aller plus loin. On estime que 33% d’entre-eux s’attribuent un faux diplôme. Une étape à ne pas franchir car cela peut être devenir assez grave. Une affaire avait fait particulièrement parler lors du remaniement du gouvernement opéré par François Hollande en décembre 2012. Bruno Le Roux, qui venait d’être nommé ministre de l’intérieur,  avait dû publier son CV publiquement -dans un soucis de transparence. Mais, après quelques jours, il s’est révélé être truqué ! Il avait effectivement mentionné être diplômé des grandes écoles de commerce comme l’ESSEC et HEC … mais il n’en est rien. Il a réussi à garder son poste en mentionnant une “erreur” et a immédiatement rectifié son CV.

 

De trop gros mensonges peuvent coûter cher

et ça peut coûter cher

Mentir peut vous mener en prison

Si l’ancien ministre s’est est “plutôt” bien tiré, d’autres n’ont pas eu cette chance. C’est le cas de l’ancien directeur de l’aéroport de Limoges, qui a été licencié en 2012 pour une affaire de faux diplômes, et qui a vu la justice le condamner à un an de prison ferme !
Mais le premier prix revient sans aucun doute à Annie Dookhan. Cette chimiste américaine a été embauché alors que ne possédait pas le diplôme requis pour son poste dans la police scientifique du Massachusetts. En plus de sa malhonnêteté, son manque de compétences et ses mauvaises intentions, elle pourrait coûter des dizaines de millions de dollars a l’Etat ! Elle  a reconnu avoir falsifié des dizaines de milliers de résultats pour des tests génétiques en matière de produits stupéfiants en faveur de la justice américaine. Un fait très grave qui l’a conduit a écopé d’une peine de 3 ans de prisons, plus 2 année de probation fin novembre 2013. Elle est récemment sortie de prison, mais son avenir professionnel est d’ores et déjà compromis.

 

 

 

C’est encore flou

La santé ou la sécurité sont des postes sensibles, donc plus sujet à condamnation du menteur

La justice d’adapte aux cas

Même si cette exemple est extrême et particulièrement rare. S’inventer un diplôme n’est pas toujours punissable par la loi, cela dépend de la profession. Une récente décision de la cour de cassation a statué que c’était à l’entreprise de vérifier les diplômes de ses futur collaborateurs.
Si l’employeur découvre que le salarié embauché ne possède pas le diplôme exigé pour le poste, il ne peut pas le licencier ni même demander la nullité du contrat de travail pour ce seul motif. “Et s’il le fait, le salarié pourra soutenir que le licenciement n’est pas justifié”, précise Roland Perez, juriste.

Le précédent gouvernement avait annoncé le lancement d’un système numérique d’authentification nationale des diplômes pour lutter contre la fraude de certains candidats, ce qui devait permettre les entreprise d’y voir plus clair et d’identifier les menteurs… mais cela est désormais en stand-by depuis le nouveau gouvernement.

Partir à l’aventure avec ce passionné de voyages, Thomas Jonglez

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